Edouard-Jean Niermans (prénom usuel Edouard, comme l'un de ses fils) est né à Enschede (Pays-Bas) le 30 mai 1859, et mort à Montlaur (Aude) le 18 octobre 1928.
Décorateur et architecte, il est une figure importante de l’architecture du début du siècle à Paris et sur la Côte d’Azur. Son œuvre reste pourtant un peu marginale, peut-être parce qu’il ne suit pas la formation de l’Ecole des beaux-arts de Paris et parce qu’il devient rapidement le spécialiste de l’aménagement des lieux de loisirs et de divertissement.
Diplômé du Polytechnicum de Delft en 1883, il s’installe la même année à Paris, par goût pour la culture française, et acquiert la nationalité française en 1895. Remarqué lors de l’Exposition universelle de 1889, il devient en peu d’années le constructeur et décorateur le plus à la mode pour les salles de spectacles, cafés-concerts, music-halls: Casino de Paris en 1891, puis Elysée-Montmartre, théâtre Marigny, rénovation des Folies-Bergère, de l’Olympia, reconstruction du Moulin-Rouge, etc. Il a le même succès dans le domaine des brasseries et des restaurants, notamment à Paris: café Riche, 1894, brasserie Mollard (1894-1895), taverne Pousset (1897-1898). Ces lieux, avec leur décor de staff et de céramique, sont des rendez-vous prisés des noctambules parisiens.
Il s’installe à Nice en 1909 et construit, à partir de cette date, de nombreuses villas, hôtels et casinos.
Comme pour les théâtres et les cafés, il s’impose en très peu de temps dans les grands hôtels des villégiatures les plus en vogue: Biarritz (hôtel du Palais), Trouville (Casino-Salon), Nice (casinos, et surtout l’hôtel Negresco, juste avant la Première Guerre mondiale).
Son style s’affirme rapidement, avec une prédilection pour les matériaux somptueux. Il développe son goût pour l’effet et une attitude très libre dans l’emploi de ses références. Ses penchants le situent entre l'historicisme et l'Art nouveau, mais il peut aussi bien réinterpréter le style Louis XVI dans l’hôtel du Palais à Biarritz (1903-1905) ou l’hôtel Négresco à Nice (1911-1913), en lui donnant une dimension à la fois décorative et rationnelle: malgré quelques outrances Modern’ style, il ne met jamais en danger la symétrie de la composition.
Au début des années vingt, il collabore avec les architectes Emile Molinié (1877-1964), Charles-Henri Nicod (1878-1967, fonds 330 AA), Albert Pouthier (1878-?) (fonds Moliné, Nicod, Pouthier 45 IFA).